Homme avec un esprit impur à la synagogue (1886, James TISSOT) |
Culte du dimanche 29 janvier 2012
Temple Réformé de Paris-Plaisance (75)
Maison de Retraite Protestante de La Muette (75)
Lire le texte biblique : Marc 1, 21-28
Prédication :
Le récit que nous avons lu dans l'Évangile selon Marc, se situe tout au début du ministère de Jésus. En effet, Jésus a commencé à proclamer la parole de Dieu en Galilée et y a choisi ses quatre premiers disciples parmi des pêcheurs.
Jésus ainsi accompagné, se rend dans la ville de Capharnaüm, traduit par Kapernaoum en Grec et kaphar-Nachum en hébreu, ce qui signifie littéralement le « village de la consolation ou de la compassion ».
Et c'est justement dans ce « village de la compassion », que Jésus accomplit le premier miracle de son ministère. Un miracle très particulier, puisqu'il s'agit ici d'un exorcisme. Jésus accomplira environ huit autres exorcismes, lors de rencontres ultérieures racontées dans l'Évangile selon Marc. Quelle qu'en soit la particularité, chaque miracle accompli par Jésus est un signe de la venue du royaume de Dieu.
Une fois à Capharnaüm, Jésus entre dans la synagogue. C'est le jour du sabbat, septième jour de la semaine, jour saint car exclusivement consacré à Dieu. La synagogue est un lieu de rassemblement pour prier et écouter la lecture et l'explication des Écritures. Jésus prend alors la parole et se met à enseigner et instruire l'assemblée. Ce qui montre qu'il connaît bien les Écritures. Mais il enseigne d'une manière si particulière que ses auditeurs en sont stupéfaits. Ces derniers comparent son enseignement avec celui donné habituellement par les scribes. La différence entre les deux se résume en un mot : l'autorité.
Les scribes étaient des savants religieux, théologiens, parfaitement instruits sur la Loi de Moïse et ses préceptes. Leur autorité s'appuyait sur la connaissance exacte des Écritures.
A l'opposé, Jésus s'appuie certes, aussi sur les Écritures, mais il en fait ressortir un message radicalement différent. Les Évangiles nous décrivent un message d'amour, de paix, d'espérance, de consolation, de compassion. Jésus adresse ce message à toutes les personnes qu'il rencontre, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des synagogues. Et il l'adresse aussi aujourd'hui à chacun d'entre nous. Mais pourquoi son message fait-il autorité, aujourd'hui comme hier ? D'où lui vient cette autorité ?
Contrairement aux scribes, ce n'est pas une autorité basée exclusivement sur les Écritures. Ce n'est pas non plus une autorité basée sur la tradition, ni sur la stricte observance des préceptes de la Loi de Moïse. Non, l'autorité de Jésus est tout autre, car il l'a reçue de Dieu. Son message est imprégné de l'autorité divine.
Et pour nous, ce message est une parole de vérité, de vie et de liberté. Comme pour les auditeurs de la synagogue, Jésus nous adresse une parole qui à chaque fois, nous stupéfie, nous interpelle et nous change.
D'ailleurs, dans notre récit, Jésus va aussi, par sa parole d'autorité, changer un homme. Cet homme est possédé par un esprit impur, un démon, qui prend à partie Jésus, à l'intérieur même de la synagogue. C'est une confrontation très inattendue dans ce lieu de prière et de méditation.
Dans la Bible, l'impureté est opposée à la sainteté. Un esprit impur est, au sens littéral, un « souffle impropre et immoral ». Et c'est ce souffle qui anime l'homme dans lequel il s'est infiltré. L'homme possédé est prisonnier, il est victime. A l'époque de Jésus, une personne ayant un comportement étrange était considérée comme malade, possédée par un esprit impur ou démon. Mais contrairement aux apparences, cet homme ne s'avère pas malade.
D'ailleurs, Jésus fait bien la distinction entre l'homme possédé et le démon qui le possède. Car Jésus ne s'adresse qu'au démon. Et par sa parole d'autorité, il le chasse et le fait sortir de l'homme possédé. Ainsi, il délivre l'homme du démon, il l'exorcise.
Ce miracle stupéfie une seconde fois l'assemblée de la synagogue. Elle découvre en effet, que l'autorité de Jésus s'exprime à la fois dans son enseignement et dans ses actions. C'est une autorité en parole et en acte.
Au premier abord, un tel miracle semble plutôt éloigné des préoccupations de notre société d'aujourd'hui. Pourtant, il peut nous concerner. Sans aller jusqu'à voir des esprits impurs partout, nous pouvons simplement constater que nous sommes aussi, dans une certaine mesure, possédés par des sortes de démons, bien différents de celui du texte biblique.
D'une part, nous pouvons être habités par nos propres démons, comme le désespoir, la culpabilité, la jalousie, la haine, l'orgueil... D'autre part, nous pouvons subir les démons de notre société, comme l'intolérance, le matérialisme, l'égoïsme, l'indifférence, le mépris... Tous ces démons nous calomnient et nous divisent, ils nous font faire fausse route, nous désorientent, nous déstabilisent.
A l'image de l'homme possédé, nous avons besoin que Jésus-Christ nous parle, qu'il s'adresse à nous avec une parole d'autorité en distinguant notre personne de nos démons. Face à tous les faux repères imposés par notre société, Jésus-Christ nous offre un repère indéfectible : lui-même. Non seulement Jésus-Christ constitue un repère solide dans notre existence, mais il donne aussi un réel sens à notre vie.
Par sa parole d'autorité, Jésus-Christ nous aide à retrouver le bon chemin, à espérer malgré notre désespoir, à avancer malgré nos difficultés, à remettre en ordre ce qui ne l'est plus, à rendre clair ce qui est confus. En résumé, par son autorité en parole et en acte, Jésus-Christ nous donne sa paix, afin que nous soyons en paix avec nous-mêmes et avec les autres.
Amen.
Temple Réformé de Paris-Plaisance (75)
Maison de Retraite Protestante de La Muette (75)
Lire le texte biblique : Marc 1, 21-28
Prédication :
Le récit que nous avons lu dans l'Évangile selon Marc, se situe tout au début du ministère de Jésus. En effet, Jésus a commencé à proclamer la parole de Dieu en Galilée et y a choisi ses quatre premiers disciples parmi des pêcheurs.
Jésus ainsi accompagné, se rend dans la ville de Capharnaüm, traduit par Kapernaoum en Grec et kaphar-Nachum en hébreu, ce qui signifie littéralement le « village de la consolation ou de la compassion ».
Et c'est justement dans ce « village de la compassion », que Jésus accomplit le premier miracle de son ministère. Un miracle très particulier, puisqu'il s'agit ici d'un exorcisme. Jésus accomplira environ huit autres exorcismes, lors de rencontres ultérieures racontées dans l'Évangile selon Marc. Quelle qu'en soit la particularité, chaque miracle accompli par Jésus est un signe de la venue du royaume de Dieu.
Une fois à Capharnaüm, Jésus entre dans la synagogue. C'est le jour du sabbat, septième jour de la semaine, jour saint car exclusivement consacré à Dieu. La synagogue est un lieu de rassemblement pour prier et écouter la lecture et l'explication des Écritures. Jésus prend alors la parole et se met à enseigner et instruire l'assemblée. Ce qui montre qu'il connaît bien les Écritures. Mais il enseigne d'une manière si particulière que ses auditeurs en sont stupéfaits. Ces derniers comparent son enseignement avec celui donné habituellement par les scribes. La différence entre les deux se résume en un mot : l'autorité.
Les scribes étaient des savants religieux, théologiens, parfaitement instruits sur la Loi de Moïse et ses préceptes. Leur autorité s'appuyait sur la connaissance exacte des Écritures.
A l'opposé, Jésus s'appuie certes, aussi sur les Écritures, mais il en fait ressortir un message radicalement différent. Les Évangiles nous décrivent un message d'amour, de paix, d'espérance, de consolation, de compassion. Jésus adresse ce message à toutes les personnes qu'il rencontre, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur des synagogues. Et il l'adresse aussi aujourd'hui à chacun d'entre nous. Mais pourquoi son message fait-il autorité, aujourd'hui comme hier ? D'où lui vient cette autorité ?
Contrairement aux scribes, ce n'est pas une autorité basée exclusivement sur les Écritures. Ce n'est pas non plus une autorité basée sur la tradition, ni sur la stricte observance des préceptes de la Loi de Moïse. Non, l'autorité de Jésus est tout autre, car il l'a reçue de Dieu. Son message est imprégné de l'autorité divine.
Et pour nous, ce message est une parole de vérité, de vie et de liberté. Comme pour les auditeurs de la synagogue, Jésus nous adresse une parole qui à chaque fois, nous stupéfie, nous interpelle et nous change.
D'ailleurs, dans notre récit, Jésus va aussi, par sa parole d'autorité, changer un homme. Cet homme est possédé par un esprit impur, un démon, qui prend à partie Jésus, à l'intérieur même de la synagogue. C'est une confrontation très inattendue dans ce lieu de prière et de méditation.
Dans la Bible, l'impureté est opposée à la sainteté. Un esprit impur est, au sens littéral, un « souffle impropre et immoral ». Et c'est ce souffle qui anime l'homme dans lequel il s'est infiltré. L'homme possédé est prisonnier, il est victime. A l'époque de Jésus, une personne ayant un comportement étrange était considérée comme malade, possédée par un esprit impur ou démon. Mais contrairement aux apparences, cet homme ne s'avère pas malade.
D'ailleurs, Jésus fait bien la distinction entre l'homme possédé et le démon qui le possède. Car Jésus ne s'adresse qu'au démon. Et par sa parole d'autorité, il le chasse et le fait sortir de l'homme possédé. Ainsi, il délivre l'homme du démon, il l'exorcise.
Ce miracle stupéfie une seconde fois l'assemblée de la synagogue. Elle découvre en effet, que l'autorité de Jésus s'exprime à la fois dans son enseignement et dans ses actions. C'est une autorité en parole et en acte.
Au premier abord, un tel miracle semble plutôt éloigné des préoccupations de notre société d'aujourd'hui. Pourtant, il peut nous concerner. Sans aller jusqu'à voir des esprits impurs partout, nous pouvons simplement constater que nous sommes aussi, dans une certaine mesure, possédés par des sortes de démons, bien différents de celui du texte biblique.
D'une part, nous pouvons être habités par nos propres démons, comme le désespoir, la culpabilité, la jalousie, la haine, l'orgueil... D'autre part, nous pouvons subir les démons de notre société, comme l'intolérance, le matérialisme, l'égoïsme, l'indifférence, le mépris... Tous ces démons nous calomnient et nous divisent, ils nous font faire fausse route, nous désorientent, nous déstabilisent.
A l'image de l'homme possédé, nous avons besoin que Jésus-Christ nous parle, qu'il s'adresse à nous avec une parole d'autorité en distinguant notre personne de nos démons. Face à tous les faux repères imposés par notre société, Jésus-Christ nous offre un repère indéfectible : lui-même. Non seulement Jésus-Christ constitue un repère solide dans notre existence, mais il donne aussi un réel sens à notre vie.
Par sa parole d'autorité, Jésus-Christ nous aide à retrouver le bon chemin, à espérer malgré notre désespoir, à avancer malgré nos difficultés, à remettre en ordre ce qui ne l'est plus, à rendre clair ce qui est confus. En résumé, par son autorité en parole et en acte, Jésus-Christ nous donne sa paix, afin que nous soyons en paix avec nous-mêmes et avec les autres.
Amen.
Christophe