Présentation de Nathanaël au Christ par Philippe (1633, Jean BOUCHER) |
Culte du dimanche 15 janvier 2012
Temple Réformé de Paris-Auteuil (75)
Maison de Retraite Protestante de La Muette (75)
Lire le texte biblique : Jean 1, 35-51
Prédication :
Ce récit de l'appel des premiers disciples de Jésus est présent dans les quatre évangiles, mais avec de sensibles différences, notamment sur le nombre de ces premiers disciples, sur leurs prénoms, et sur les circonstances dans lesquelles ils ont été appelés à suivre Jésus.
Dans l’Évangile selon Jean, les premiers disciples sont au nombre de cinq : André (« virilité » en grec), son frère Simon (« qui écoute, qui entend » en hébreu), Philippe (« aimant les chevaux » en grec), Nathanaël (« Dieu a donné » en hébreu) – et l'avez-vous noté ? – il y a un autre disciple qui, curieusement n'est pas nommé par l'Évangéliste.
Le texte dit uniquement qu'il est, avec André, l'un des deux premiers disciples de Jésus. L'hypothèse avancée est que cet autre disciple serait Jean, qui deviendra apôtre puis rédacteur de cet Évangile. Ainsi, l'évangéliste Jean ferait partie des premiers disciples de Jésus et donc témoin privilégié de son ministère. D'ailleurs, le texte que nous avons lu, est écrit comme le récit d'un témoin oculaire qui raconte la scène à laquelle il a assisté. Cela fait de ce récit à la fois un témoignage visuel et un témoignage de foi.
Ici, l'Évangéliste raconte une succession de rencontres et d'appels, de témoignages et de confessions de foi, dont Jésus est le sujet principal. Certainement, l'histoire de ces premiers témoins successifs concerne encore les chrétiens d'aujourd'hui, elle s'adresse même à chacun d'entre-nous et nous interpelle sur la place que nous avons à tenir dans le monde en tant que chrétien.
Dans notre récit, le déclencheur de cette succession de témoignages est Jean le Baptiste, qui est le premier témoin, c'est-à-dire la première personne à témoigner publiquement que Jésus est « le Fils de Dieu » (v34) et « l'agneau de Dieu » (v36). Son témoignage publique est une véritable confession de foi, d'une signification et d'une portée très forte.
Deux des disciples de Jean le Baptiste ont entendu cette parole, ils en ont été profondément touchés, elle les a bouleversé, bousculé, et mis en mouvement. Nous aussi, nous pouvons être touchés par le témoignage d'une personne ou par une parole lue dans notre Bible. Être chrétien, c'est être un témoin qui se laisse interpeller, qui se met à l'écoute des autres, et qui est disposé à entendre une parole renouvelée. Et c'est accepter que cette parole puisse toucher notre cœur, bouleverser notre vie, bousculer nos certitudes, et déranger nos savoirs...
Comme beaucoup de personnes, André et l'autre disciple sont en quête de Dieu, ils ont besoin de donner un véritable sens à leur vie. Jean le Baptiste leur a simplement désigné Jésus comme celui qui pouvait répondre à leur quête. Ils se mettent donc à suivre Jésus. Les disciples sont en recherche, mais ils ne savent pas de quoi. Ils sont incapables de répondre à la question apparemment simple que Jésus leur pose : « Que cherchez-vous ? » (v38).
Cette question, Jésus la pose aussi à chacun de nous. Au fond, nous sommes toujours à la recherche de quelque chose, sans savoir vraiment quoi. Mais lorsque nous cherchons Dieu, c'est lui qui nous trouve en premier et non l'inverse. Et si nous trouvons Jésus-Christ, c'est parce que lui nous a trouvé en premier. En venant à notre rencontre, Jésus-Christ nous offre un chemin de vie, sur lequel nous pouvons continuer sereinement notre recherche.
Jésus interpelle André et l'autre disciple, en leur disant « venez et vous verrez » (v39). De même, il interpelle Philippe en lui disant « Suis-moi » (v44). Par ces deux interpellations, Jésus nous invite à le suivre, à vivre et demeurer avec lui. Et il nous laisse l'entière liberté d'accepter ou de refuser son invitation. Si nous l'acceptons pleinement, c'est lui qui nous animera et finalement vivra et demeurera en nous.
Sa rencontre avec Jésus pousse André à trouver son frère Simon, pour le convaincre de rencontrer à son tour Jésus. Et comme Jean le Baptiste, c'est par un témoignage qu'il le fait, en confessant qu'il a trouvé le Messie, le Christ (v41). De même, Philippe va trouver Nathanaël, en confessant qu'il a trouvé Jésus qui est « Celui au sujet duquel ont écrit Moïse, dans la Loi, et les prophètes » (v45). A l'image de l'interpellation faite par Jésus, Philippe interpelle Nathanaël en lui disant « viens et vois » (v46). Ainsi, André et Philippe qui ont été témoins, deviennent à leur tour ceux qui témoignent. Ils nous montrent ainsi ce qu'est appelé à faire tout chrétien : à la fois être témoin et témoigner.
Quant à Nathanaël, il reste sceptique face au témoignage de Philippe. Son attitude fait écho à nos préjugés face à l'inconnu, à nos résistances à la nouveauté, à notre méfiance envers toute parole renouvelée. Malgré son scepticisme, Nathanaël va à la rencontre de Jésus. Il constate que Jésus l'a déjà trouvé, avant que lui-même n'ait commencé à le chercher. Plus étonnant, Jésus reconnaît surtout en lui sa sincérité. Alors Nathanaël confesse que Jésus est le Fils de Dieu et même le roi d'Israël (v49). Ainsi, Jésus nous appelle à être des témoins en vérité vis-à-vis des autres.
A travers cet appel des premiers disciples, Jésus nous appelle à venir à lui et à le voir, à être toujours à l'écoute et en recherche, à être témoin de son Évangile et à en témoigner avec sincérité. Jésus nous rencontre et nous trouve. Et chaque rencontre est l'occasion d'un témoignage et d'une confession de foi. Chaque rencontre est une grande joie, une victoire, qu'il nous est difficile de décrire. Pour cela, il y a un mot, tiré d'un verbe très utilisé dans notre texte, il s'agit d'un mot grec que vous connaissez tous très bien : eurêka qui signifie « j'ai trouvé, j'ai rencontré, j'ai découvert, etc. ». A lui seul, ce mot résume tout ce que peut vivre un chrétien dans sa rencontre avec Jésus-Christ. Eurêka, à nous d'être un témoin fidèle de Jésus-Christ. Eurêka, à nous d'être dans la succession de ses témoins.
Eurêka et Amen.
Temple Réformé de Paris-Auteuil (75)
Maison de Retraite Protestante de La Muette (75)
Lire le texte biblique : Jean 1, 35-51
Prédication :
Ce récit de l'appel des premiers disciples de Jésus est présent dans les quatre évangiles, mais avec de sensibles différences, notamment sur le nombre de ces premiers disciples, sur leurs prénoms, et sur les circonstances dans lesquelles ils ont été appelés à suivre Jésus.
Dans l’Évangile selon Jean, les premiers disciples sont au nombre de cinq : André (« virilité » en grec), son frère Simon (« qui écoute, qui entend » en hébreu), Philippe (« aimant les chevaux » en grec), Nathanaël (« Dieu a donné » en hébreu) – et l'avez-vous noté ? – il y a un autre disciple qui, curieusement n'est pas nommé par l'Évangéliste.
Le texte dit uniquement qu'il est, avec André, l'un des deux premiers disciples de Jésus. L'hypothèse avancée est que cet autre disciple serait Jean, qui deviendra apôtre puis rédacteur de cet Évangile. Ainsi, l'évangéliste Jean ferait partie des premiers disciples de Jésus et donc témoin privilégié de son ministère. D'ailleurs, le texte que nous avons lu, est écrit comme le récit d'un témoin oculaire qui raconte la scène à laquelle il a assisté. Cela fait de ce récit à la fois un témoignage visuel et un témoignage de foi.
Ici, l'Évangéliste raconte une succession de rencontres et d'appels, de témoignages et de confessions de foi, dont Jésus est le sujet principal. Certainement, l'histoire de ces premiers témoins successifs concerne encore les chrétiens d'aujourd'hui, elle s'adresse même à chacun d'entre-nous et nous interpelle sur la place que nous avons à tenir dans le monde en tant que chrétien.
Dans notre récit, le déclencheur de cette succession de témoignages est Jean le Baptiste, qui est le premier témoin, c'est-à-dire la première personne à témoigner publiquement que Jésus est « le Fils de Dieu » (v34) et « l'agneau de Dieu » (v36). Son témoignage publique est une véritable confession de foi, d'une signification et d'une portée très forte.
Deux des disciples de Jean le Baptiste ont entendu cette parole, ils en ont été profondément touchés, elle les a bouleversé, bousculé, et mis en mouvement. Nous aussi, nous pouvons être touchés par le témoignage d'une personne ou par une parole lue dans notre Bible. Être chrétien, c'est être un témoin qui se laisse interpeller, qui se met à l'écoute des autres, et qui est disposé à entendre une parole renouvelée. Et c'est accepter que cette parole puisse toucher notre cœur, bouleverser notre vie, bousculer nos certitudes, et déranger nos savoirs...
Comme beaucoup de personnes, André et l'autre disciple sont en quête de Dieu, ils ont besoin de donner un véritable sens à leur vie. Jean le Baptiste leur a simplement désigné Jésus comme celui qui pouvait répondre à leur quête. Ils se mettent donc à suivre Jésus. Les disciples sont en recherche, mais ils ne savent pas de quoi. Ils sont incapables de répondre à la question apparemment simple que Jésus leur pose : « Que cherchez-vous ? » (v38).
Cette question, Jésus la pose aussi à chacun de nous. Au fond, nous sommes toujours à la recherche de quelque chose, sans savoir vraiment quoi. Mais lorsque nous cherchons Dieu, c'est lui qui nous trouve en premier et non l'inverse. Et si nous trouvons Jésus-Christ, c'est parce que lui nous a trouvé en premier. En venant à notre rencontre, Jésus-Christ nous offre un chemin de vie, sur lequel nous pouvons continuer sereinement notre recherche.
Jésus interpelle André et l'autre disciple, en leur disant « venez et vous verrez » (v39). De même, il interpelle Philippe en lui disant « Suis-moi » (v44). Par ces deux interpellations, Jésus nous invite à le suivre, à vivre et demeurer avec lui. Et il nous laisse l'entière liberté d'accepter ou de refuser son invitation. Si nous l'acceptons pleinement, c'est lui qui nous animera et finalement vivra et demeurera en nous.
Sa rencontre avec Jésus pousse André à trouver son frère Simon, pour le convaincre de rencontrer à son tour Jésus. Et comme Jean le Baptiste, c'est par un témoignage qu'il le fait, en confessant qu'il a trouvé le Messie, le Christ (v41). De même, Philippe va trouver Nathanaël, en confessant qu'il a trouvé Jésus qui est « Celui au sujet duquel ont écrit Moïse, dans la Loi, et les prophètes » (v45). A l'image de l'interpellation faite par Jésus, Philippe interpelle Nathanaël en lui disant « viens et vois » (v46). Ainsi, André et Philippe qui ont été témoins, deviennent à leur tour ceux qui témoignent. Ils nous montrent ainsi ce qu'est appelé à faire tout chrétien : à la fois être témoin et témoigner.
Quant à Nathanaël, il reste sceptique face au témoignage de Philippe. Son attitude fait écho à nos préjugés face à l'inconnu, à nos résistances à la nouveauté, à notre méfiance envers toute parole renouvelée. Malgré son scepticisme, Nathanaël va à la rencontre de Jésus. Il constate que Jésus l'a déjà trouvé, avant que lui-même n'ait commencé à le chercher. Plus étonnant, Jésus reconnaît surtout en lui sa sincérité. Alors Nathanaël confesse que Jésus est le Fils de Dieu et même le roi d'Israël (v49). Ainsi, Jésus nous appelle à être des témoins en vérité vis-à-vis des autres.
A travers cet appel des premiers disciples, Jésus nous appelle à venir à lui et à le voir, à être toujours à l'écoute et en recherche, à être témoin de son Évangile et à en témoigner avec sincérité. Jésus nous rencontre et nous trouve. Et chaque rencontre est l'occasion d'un témoignage et d'une confession de foi. Chaque rencontre est une grande joie, une victoire, qu'il nous est difficile de décrire. Pour cela, il y a un mot, tiré d'un verbe très utilisé dans notre texte, il s'agit d'un mot grec que vous connaissez tous très bien : eurêka qui signifie « j'ai trouvé, j'ai rencontré, j'ai découvert, etc. ». A lui seul, ce mot résume tout ce que peut vivre un chrétien dans sa rencontre avec Jésus-Christ. Eurêka, à nous d'être un témoin fidèle de Jésus-Christ. Eurêka, à nous d'être dans la succession de ses témoins.
Eurêka et Amen.
Christophe