Ils viendront tous de Saba (1963, Salvador DALI) |
Culte du dimanche 2 janvier 2011
Temple Réformé d'Auteuil (75)
Culte du dimanche 6 janvier 2013
Temple Réformé de Plaisance (75)
Maison de Retraite de la Muette (75)
Lire le texte biblique : Matthieu 2, 1-12
Prédication :
Le récit dit de « la visite des mages » n'est présent que dans l'Évangile selon Matthieu. Il nous donne peu de renseignements sur ces célèbres et énigmatiques mages, autour desquels s'est construite une histoire populaire s'écartant sensiblement du texte biblique original. Car la Bible, elle, ne fait aucune mention de leur nombre, ni de leur rang social ou religieux, ni de leurs noms, ni de leur pays d'origine, ni de leur race, ni de leur couleur. Oublions donc la « petite histoire populaire des rois mages » pour mieux nous concentrer sur le récit biblique. Suivons ces mages qui se mettent en quête de Dieu, une quête existentielle qu'ils résument eux-mêmes parfaitement en posant la question : « où est le roi des Juifs qui vient de naître ? ».
Certainement, nous pouvons supposer que ces mages sont des savants, dans le sens où ils savent observer le ciel et les astres, et y interpréter les signes avant-coureurs d'évènements qui se produiront sur terre et au sein de l'humanité. Et dans le cas présent, les mages ont aperçu une mystérieuse étoile en Orient, dans la direction où le soleil se lève. Pour eux, l'apparition de cette étoile revêt un caractère extraordinaire : ils l'ont interprété comme un signe de la venue du roi des Juifs sur terre, de la venue du Messie au sein de l'humanité. Plus qu'un signe, cette apparition est pour eux une véritable révélation divine.
C'est pourquoi ils se sont mis en route et ont entrepris un voyage vers la capitale du pays des juifs, Jérusalem, où ils pensaient pouvoir trouver ce nouveau roi, ce Messie. Paradoxalement, dans cette ville où se trouve le Temple de Dieu, la maison de l'Éternel, les habitants ainsi que les autorités politiques et religieuses ignorent tout de l'heureux événement. Les mages semblent bien les seuls à être au courant. A noter qu'ils en connaissent le moment, mais pas le lieu.
Car ces mages ont beau savoir observer les étoiles dans le ciel, ils ne connaissent pas les Saintes Écritures et ne peuvent donc pas savoir « où est le roi des Juifs qui vient de naître ». Les grands prêtes et les scribes, eux, trouvent la réponse dans le livre du prophète Michée (Michée 5, 1 à 3) : c'est dans la petite ville de Bethléem en Judée, et non dans la grande capitale Jérusalem. D'un côté, les mages qui lisent dans les étoiles, connaissent le moment. De l'autre côté, les religieux qui lisent dans les Écritures, connaissent le lieu. Et curieusement, c'est le cruel roi Hérode qui fait le lien entre les deux et envoie les mages à Bethléem.
Et sur le chemin vers Bethléem, les mages aperçoivent de nouveau la mystérieuse étoile, pour leur plus grande joie, qui les mènera jusqu'au roi nouveau-né... A travers le périple qu'ils ont accompli, ces mages ont fait preuve d'une foi inébranlable. Sûrement, leur histoire peut être lue comme une interpellation adressée à chacun d'entre nous.
A l'image de ces fervents voyageurs, sommes-nous encore prêts à nous laisser interpeller par Dieu, à répondre à ses appels, à discerner les signes de sa présence, à nous lever pour aller vers l'inconnu, à nous remettre en marche, à nous remettre en quête de Dieu?
Ou préférons-nous rester assis, à l'image de ces grands prêtes et de ces scribes, qui eux n'ont pas quitté Jérusalem pour rendre hommage au Messie qui vient de naître. Comme eux, nous pouvons avoir tendance à rester confortablement assis sur nos acquis, nos soit-disant valeurs, nos traditions religieuses, nos héritages familiaux, nos connaissances, nos convictions, nos opinions. Par notre immobilité latente, nous risquons de devenir hermétiques à toute nouveauté venue d'ailleurs, réticents à tout ce qui pourrait bousculer nos habitudes, indifférents à tout ce qui pourrait bouleverser notre vie. En somme, nous tendons à être fermés à l'inattendu de Dieu.
Au contraire, les mages ne sont pas restés assis. A travers leur quête de Dieu, ils se sont non seulement déplacés pour aller à sa recherche, mais ils se sont surtout laissé déplacer par Dieu : ils ont été bouleversés par la première apparition de son étoile, ils ont éprouvé une grande joie à la seconde apparition de celle-ci, ils se sont prosternés devant ce Messie nouveau-né placé dans une simple mangeoire à Bethléem, bien loin de la condition d'un roi dans sa capitale.
En rendant hommage à l'enfant Jésus, ils le reconnaissent comme le roi qui est au-dessus de tous les rois de toutes les nations. En adorant l'enfant Jésus, ils le reconnaissent comme leur Seigneur et Sauveur. Et les mages marquent cette double reconnaissance en déposant leurs richesses aux pieds de la mangeoire. Nous aussi, nous devons apprendre à déposer devant Jésus-Christ, tout ce que nous avons et tout ce que nous savons. Car tous nos avoirs et tous nos savoirs n'ont véritablement de sens que si nous les mettons au service d'une vie placée dans la foi en Jésus-Christ.
A notre tour, pour cette nouvelle année, faisons comme les mages : mettons-nous en marche, laissons-nous déplacés par Dieu, soyons joyeux à la vue de ces signes, laissons-nous bouleverser par son inattendu, laissons-nous changer par sa présence.
Amen.
Temple Réformé d'Auteuil (75)
Culte du dimanche 6 janvier 2013
Temple Réformé de Plaisance (75)
Maison de Retraite de la Muette (75)
Lire le texte biblique : Matthieu 2, 1-12
Prédication :
Le récit dit de « la visite des mages » n'est présent que dans l'Évangile selon Matthieu. Il nous donne peu de renseignements sur ces célèbres et énigmatiques mages, autour desquels s'est construite une histoire populaire s'écartant sensiblement du texte biblique original. Car la Bible, elle, ne fait aucune mention de leur nombre, ni de leur rang social ou religieux, ni de leurs noms, ni de leur pays d'origine, ni de leur race, ni de leur couleur. Oublions donc la « petite histoire populaire des rois mages » pour mieux nous concentrer sur le récit biblique. Suivons ces mages qui se mettent en quête de Dieu, une quête existentielle qu'ils résument eux-mêmes parfaitement en posant la question : « où est le roi des Juifs qui vient de naître ? ».
Certainement, nous pouvons supposer que ces mages sont des savants, dans le sens où ils savent observer le ciel et les astres, et y interpréter les signes avant-coureurs d'évènements qui se produiront sur terre et au sein de l'humanité. Et dans le cas présent, les mages ont aperçu une mystérieuse étoile en Orient, dans la direction où le soleil se lève. Pour eux, l'apparition de cette étoile revêt un caractère extraordinaire : ils l'ont interprété comme un signe de la venue du roi des Juifs sur terre, de la venue du Messie au sein de l'humanité. Plus qu'un signe, cette apparition est pour eux une véritable révélation divine.
C'est pourquoi ils se sont mis en route et ont entrepris un voyage vers la capitale du pays des juifs, Jérusalem, où ils pensaient pouvoir trouver ce nouveau roi, ce Messie. Paradoxalement, dans cette ville où se trouve le Temple de Dieu, la maison de l'Éternel, les habitants ainsi que les autorités politiques et religieuses ignorent tout de l'heureux événement. Les mages semblent bien les seuls à être au courant. A noter qu'ils en connaissent le moment, mais pas le lieu.
Car ces mages ont beau savoir observer les étoiles dans le ciel, ils ne connaissent pas les Saintes Écritures et ne peuvent donc pas savoir « où est le roi des Juifs qui vient de naître ». Les grands prêtes et les scribes, eux, trouvent la réponse dans le livre du prophète Michée (Michée 5, 1 à 3) : c'est dans la petite ville de Bethléem en Judée, et non dans la grande capitale Jérusalem. D'un côté, les mages qui lisent dans les étoiles, connaissent le moment. De l'autre côté, les religieux qui lisent dans les Écritures, connaissent le lieu. Et curieusement, c'est le cruel roi Hérode qui fait le lien entre les deux et envoie les mages à Bethléem.
Et sur le chemin vers Bethléem, les mages aperçoivent de nouveau la mystérieuse étoile, pour leur plus grande joie, qui les mènera jusqu'au roi nouveau-né... A travers le périple qu'ils ont accompli, ces mages ont fait preuve d'une foi inébranlable. Sûrement, leur histoire peut être lue comme une interpellation adressée à chacun d'entre nous.
A l'image de ces fervents voyageurs, sommes-nous encore prêts à nous laisser interpeller par Dieu, à répondre à ses appels, à discerner les signes de sa présence, à nous lever pour aller vers l'inconnu, à nous remettre en marche, à nous remettre en quête de Dieu?
Ou préférons-nous rester assis, à l'image de ces grands prêtes et de ces scribes, qui eux n'ont pas quitté Jérusalem pour rendre hommage au Messie qui vient de naître. Comme eux, nous pouvons avoir tendance à rester confortablement assis sur nos acquis, nos soit-disant valeurs, nos traditions religieuses, nos héritages familiaux, nos connaissances, nos convictions, nos opinions. Par notre immobilité latente, nous risquons de devenir hermétiques à toute nouveauté venue d'ailleurs, réticents à tout ce qui pourrait bousculer nos habitudes, indifférents à tout ce qui pourrait bouleverser notre vie. En somme, nous tendons à être fermés à l'inattendu de Dieu.
Au contraire, les mages ne sont pas restés assis. A travers leur quête de Dieu, ils se sont non seulement déplacés pour aller à sa recherche, mais ils se sont surtout laissé déplacer par Dieu : ils ont été bouleversés par la première apparition de son étoile, ils ont éprouvé une grande joie à la seconde apparition de celle-ci, ils se sont prosternés devant ce Messie nouveau-né placé dans une simple mangeoire à Bethléem, bien loin de la condition d'un roi dans sa capitale.
En rendant hommage à l'enfant Jésus, ils le reconnaissent comme le roi qui est au-dessus de tous les rois de toutes les nations. En adorant l'enfant Jésus, ils le reconnaissent comme leur Seigneur et Sauveur. Et les mages marquent cette double reconnaissance en déposant leurs richesses aux pieds de la mangeoire. Nous aussi, nous devons apprendre à déposer devant Jésus-Christ, tout ce que nous avons et tout ce que nous savons. Car tous nos avoirs et tous nos savoirs n'ont véritablement de sens que si nous les mettons au service d'une vie placée dans la foi en Jésus-Christ.
A notre tour, pour cette nouvelle année, faisons comme les mages : mettons-nous en marche, laissons-nous déplacés par Dieu, soyons joyeux à la vue de ces signes, laissons-nous bouleverser par son inattendu, laissons-nous changer par sa présence.
Amen.
Christophe