Évangile selon Jean 10, 27-30

Le bon berger (William Charles Thomas DOBSON)
Le bon berger

(William Charles Thomas DOBSON)
Culte du dimanche 25 avril 2010
Temple Réformé de VIROFLAY (78)

Lire le texte biblique : Jean 10, 27-30

Prédication :
Très certainement, vous avez déjà entendu maintes fois cette parabole dite du « Bon Berger » ou du « Bon Pasteur », qui mène son troupeau de brebis ou de moutons. Et vous en connaissez bien sûr le message que nous délivre Jésus lui-même, au verset 14 : « Moi, je suis le bon berger ». Par contre, on oublie souvent que Jésus donne une second conclusion à cette parabole, quelques versets plus loin, ceux que nous venons de lire. Jésus y fait une importante déclaration, au verset 30 : « Moi et le Père nous sommes un », une déclaration provocante, scandaleuse, blasphématoire aux oreilles des juifs de son époque.

Mais d'abord, « revenons à nos moutons »... ou plutôt à nos brebis, car les traductions bibliques ne sont pas d'accord sur ce point. Une brebis n'étant qu'un mouton femelle, cela n'est a priori pas très grave, mais malgré tout, il y a quelques différences sur le plan symbolique.

- D'un côté, le « mouton ». Il représente celui qui ne se déplace qu'au sein de son troupeau. Il devient stressé lorsqu'il en est séparé. Il ne supporte pas d'être seul. Et dans son déplacement, il ne fait que suivre un autre mouton, qui lui-même suit un autre mouton, qui lui-même suit un autre mouton... Finalement, le mouton se déplace sans savoir qui il suit réellement, sans savoir qui est le véritable meneur de son troupeau.

- De l'autre côté, la « brebis ». Elle représente celle qui justement ne suit pas les autres, qui s'écarte un peu du troupeau, avec l'envie de découvrir le monde. La brebis est certes curieuse, mais peut-être un peu inconsciente des dangers, elle a aussi tendance à se perdre par son manque d'orientation, à s'égarer.

A travers ces descriptions symboliques du mouton et de la brebis, chacun d'entre-nous pourra sûrement déceler au fond de lui-même, un côté un peu « mouton » ou un côté un peu « brebis ». Ces attitudes peuvent se révéler en nous, dans des situations particulières de notre vie, notamment sur le plan social et sur le plan religieux.

Que l'on se sente ou non, un peu « mouton » ou un peu « brebis », nous avons forcement besoin, à certains moments de notre vie, de suivre un berger, un pasteur, qui nous montre le bon chemin, qui nous guide dans notre existence et dans notre vie spirituelle.

Et parmi les quelques bergers que nous rencontrons tout au long de notre vie, il y a le « bon berger », le « bon pasteur », qui n'est autre que Jésus lui-même. Voilà le message essentiel que Jésus nous adresse à travers cette Parabole dite du « bon berger ». Quoi qu'il puisse nous arriver, n'oublions jamais cette parole de vie et d'espérance que nous y apporte Jésus.

Oui, vraiment, nous sommes ses brebis, il est notre bon berger.

Et pour que nous puissions faire partie de son troupeau de brebis, Jésus notre bon berger s'adresse à chacun d'entre-nous, en nous faisant entendre sa voix.

- Plus qu'entendre sa voix, c'est à chacun de nous de savoir reconnaître celle de Jésus notre bon berger, et être capable de la distinguer clairement des autres voix qui nous entourent dans notre vie quotidienne, ces voix qui nous détournent de Dieu, ces voix qui font interférence à sa Volonté, qui tentent de brouiller ses messages.

- Plus que reconnaître sa voix, c'est à chacun de nous de faire confiance à Jésus notre bon berger. Oui, c'est à nous de faire le premier pas, c'est à nous d'avoir la foi en Jésus le Christ. C'est à nous de décider de le suivre, de vouloir entrer dans la nouvelle vie qu'il nous donne gratuitement, à travers sa mort et sa résurrection.

- Plus qu'écouter sa voix, c'est à chacun de nous d'y discerner la Parole de Dieu lui-même, malgré notre tendance à n'écouter que d'une oreille.

- Plus qu'écouter sa voix, c'est à chacun de nous de mettre en pratique cette Parole de Dieu, et ce malgré notre comportement de « moutons », toujours disposés à suivre la tendance, à faire comme les autres, sans trop se poser de questions.

- Plus qu'écouter sa voix, c'est à chacun de nous de vouloir rester dans le troupeau des disciples du Christ, et ce malgré notre comportement de « brebis », toujours prêts à nous écarter du troupeau, à aller voir ailleurs, sans penser aux conséquences.

Malgré tous nos défauts de moutons ou de brebis, Jésus connaît chacun d'entre-nous, comme un berger connaît chacun de ses moutons.

- Jésus nous appelle par notre nom et établit avec chacun une relation personnelle.

- Jésus veille sur nous, comme un berger veille sur chacun de ses moutons.

- Jésus reste toujours à proximité de nous, tout en respectant notre liberté de pensée et de mouvement, comme un berger respecte chacun de ses moutons.

En agissant de cette manière, Jésus notre bon berger nous invite à faire l'expérience personnelle de sa présence, à travers sa parole de vie et d'espérance.

Par sa présence à la fois proche et inconditionnelle, Jésus fait en sorte que nous ne périssions pas, c'est-à-dire que nous ne soyons pas perdus dans notre existence, notre vie, notre spiritualité. Pour nous garder de ce danger, Jésus explique que nous ses brebis, sommes « dans de bonnes mains » :

- D'une part, nous sommes placés « dans la main de Jésus », ce qui signifie que nous vivons dans son Salut, que nous sommes sauvés.

- D'autre part, nous sommes placés « dans la main de Dieu », ce qui signifie que nous vivons dans sa Grâce, que nous sommes pardonnés.

Ainsi, avoir la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour nous, c'est se placer dans la main de Jésus le Fils qui nous offre le Salut, et dans la main de Dieu le Père qui nous offre sa Grâce. En étant dans leurs mains, nous sommes donc sauvés et pardonnés.

Et à travers ce double don, du Salut et de la Grâce, qu'ils nous font, la main de Jésus le Fils et la main de Dieu le Père sont réunies. Pour nous, elles ne forment alors plus qu'une seule main, une main unique faite pour nous accueillir, nous sauver et nous pardonner, une main de laquelle personne ne peut nous arracher. De cette façon, le Fils et le Père se rejoignent, et réalisent une unité parfaite, ultime, divine.

C'est pour cela que Jésus déclare :
« Moi et le Père nous sommes un »,

dit littéralement dans le texte :
« Moi et le Père nous sommes unité ».

Amen.
Christophe